Depuis près de deux mois, l’Afrique du Sud connaît une crise sociale. Celle-ci a des répercussions néfastes sur l’économie de ce pays, dont, notamment, la fuite progressive des capitaux.
En s’adressant aux étudiants de l’université Rhodes à Grahamstown, la gouverneure de la Banque Centrale sud-africaine, Gill Marcus, l’a évoqué : « les perspectives (économiques) se détériorent rapidement en ce moment ». La responsable de la principale institution financière sud-africaine s’est inquiétée, entre autres, de la perte de confiance des investisseurs à l’égard de la première puissance africaine. Pour preuve, des capitaux de l’ordre de 10 milliards de rands (1,125 milliard de dollars américains) ont récemment été transférés hors d’Afrique du Sud. Et, au cours de la seule journée de lundi, 5,6 milliards de rands (625 millions de dollars américains) ont quitté ce pays. Cette situation est certainement due aux grèves successives que connaît cet Etat d’Afrique australe. Par conséquent, le rand a immédiatement perdu en valeur : il a atteint son niveau le plus bas par rapport au dollar américain sur les trois dernières années. Ainsi, Mme Marcus a profité de cette tribune pour donner non seulement à ses jeunes auditeurs mais aussi à tous les sud-africains une leçon de civisme : « si nous voulons créer une démocratie stable, nous devons adopter des comportements qui créent la confiance dans nos institutions politiques, sociales et économiques et entre groupes sociaux », a-t-elle déclaré. Et, de rajouter, « une telle confiance … doit être gagnée par des actions et des comportements appropriés ».
Il y a vraiment lieu de le dire. Car, depuis les tristes évènements de Marikana en aout dernier, la nation arc-en-ciel replonge peu à peu dans un climat de violence. D’un côté, les mineurs revendiquent des hausses salariales et, de l’autre, les compagnies rechignent à satisfaire ses protestations. Au milieu, un Etat dont la passiveté est de plus en plus critiquée. A vrai dire, ce comportement propice à la démocratie et à la stabilité doit être adopté par toutes ces parties.