Chine : au virage de la transparence

Bon nombre de cadres du Parti Communiste Chinois (PCC) se sont dits favorables à la publication des revenus des dirigeants politiques. Quelques uns d’entre eux ont été cités dans des scandales liés à l’enrichissement facile ou à la corruption.

C’est la presse étrangère qui a mis le feu aux poudres. Tout récemment, le New York Times dévoilait les conclusions de ses enquêtes sur les avoirs de la famille du Premier ministre chinois, Wen Jiabao. D’après le quotidien, leur fortune s’élèverait à 2,7 milliards de dollars américains. Comme si cela ne suffisait pas à choquer l’opinion, l’agence Bloomberg en rajoutait à propos de la richesse de la famille élargie de Xi Jinping, qui accédera prochainement à la présidence de la Chine : 376 millions de dollars américains. Pour prouver qu’il y a anguille sous roche, les deux hauts-responsables ont essayé de freiner la propagation de ces informations. Bien que timidement, ces sujets ont fait l’objet de certaines discussions lors du 18è congrès du PCC.

Dans son discours d’ouverture, le président chinois Hu Jintao n’a pas fait la politique de l’autruche : il a déclaré que la corruption pourrait être « fatale » pour le PCC. Dans le même ordre d’idée, Wang Yang, dirigeant du PCC dans la province du Guandong, a estimé que « les responsables chinois vont petit à petit rendre leurs avoirs publics », conformément à la tendance disciplinaire de leur formation politique. Même son de cloche chez Yu Zhengsheng, responsable du PCC à Shanghai : il a même annoncé le passage de cette ville à « un système qui rendra publics » les avoirs des fonctionnaires. Malgré ses adresses réformatrices, l’opinion publique ne semble guère conquise mais attend plutôt du concret. On le constate clairement, notamment, sur le site de microblogging Sina Weibo.

Andreï Touabovitch

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