Un rapport du ministère de la justice paru hier dimanche dans le quotidien O Globo témoigne de l’expansion du PCC (Premier Commando de la Capital), la plus grande organisation criminelle du Brésil. Il est maintenant implanté dans 22 des 27 Etats fédérés brésiliens, ainsi qu’au Paraguay et en Bolivie.
La création du PCC remonte à 1993. Le rapport établi par le Senasp (Secrétariat national de sécurité publique), dépendant du ministère de la Justice, atteste que la montée en puissance de l’organisation criminelle remonte à ces deux dernières années. On lui attribue l’actuelle vague de violence dans l’Etat de Sao Paulo. Leurs proximités avec la Bolivie et le Paraguay, pays où est produite la drogue, expliquent que le PCC soit en forte expansion dans les Etats du Mato Grosso do sul et du Parana. Le gang compterait 13 000 membres, dont 6 000 dans les prisons de Sao Paulo, 2 000 complices en liberté et 5 000 dans les autres Etats. Ses activités criminelles, dont le trafic de drogue, lui rapporteraient annuellement environ 32 millions de dollars.
La prison ne semble pas être un frein aux activités criminelles du gang. Le rapport affirme que le PCC contrôle 135 des 152 prisons de l’Etat de Sao Paulo d’où les chefs continuent à diriger leur organisation. Les complices en liberté s’acquittent d’une cotisation mensuelle de 400 dollars qui assurent les frais d’une assistance financière à leurs familles et ceux des honoraires d’un avocat au cas où ils seraient arrêtés.
L’Etat de Sao Paulo a entrepris au début de ce mois de transférer les chefs créateurs du PCC des prisons de l’Etat où ils étaient détenus vers des prisons de sécurité maximum d’autres régions du pays pour réduire leur pouvoir de décision et affaiblir le gang. Le 30 octobre dernier, le gouverneur de l’Etat de Sao Paulo Geraldo Alckmin a reconnu l’existence d’une guerre ouverte entre le PCC et la Police.