D’après le Der Spiegel, le groupe européen d’aéronautique et de défense EADS, confronté à un scandale de corruption, s’en est remis à un cabinet privé. Celui-ci devra mettre la lumière sur la transaction d’Eurofighter commandé par le gouvernement autrichien.
Le patron d’EADS a accordé une interview parue dimanche dernier dans les colonnes de l’hebdomadaire allemand d’investigation. Selon le haut-responsable, le géant de l’aéronautique veut « élucider aussi vite que possible » cette affaire. A cet effet, EADS a engagé le cabinet d’avocats Clifford Chance. Au début de ce mois, le parquet de Munich s’était déjà saisi de ce dossier, ordonnant des perquisitions sur les sites allemands d’EADS. Ce qui a été fait aussi bien en Allemagne qu’en Suisse et en Autriche. Présentement, le Der Spiegel a affirmé que les parquets de Munich et de Vienne mènent des investigations sur d’éventuels versements de l’ordre de plusieurs millions d’euros opérés par des cadres d’EADS à l’endroit des sociétés de conseil. Ce, dans le but de décrocher des contrats. L’organe de presse poursuit en précisant que, pour l’heure, 14 personnes sont soupçonnées. De ce lot, 10 sont ou ont été salariés d’EADS.
Pour rappel, EADS s’était engagé, en 2003, à livrer 18 avions de type Eurofighter à l’Autriche. Mais, en 2007, ce dernier gouvernement a failli abandonner le projet. Finalement, un accord a été conclu entre les deux parties, avalisant la réduction de la commande à 15 avions. C’est à ce niveau qu’il y aurait eu anguille sous roche : il semble que les autorités autrichiennes en charge du projet ont été convaincues par EADS à coup de billets. Ce n’est pas la première fois qu’EADS est soupçonné de corruption. A ce propos, Transparency International UK lui a collé un « C » en la matière.