Hier lundi, le siège du Nanfang Zhoumo a été le lieu de rassemblement de centaines de personnes. Pour cause, un éditorial de cet hebdomadaire, l’un des plus critiques vis-à-vis du pouvoir chinois, avait été censuré il y a peu. Car la démocratie a ses limites en Chine et la presse le constate souvent à ses dépens.
Dernière victime en date de la censure, c’est le Nanfang Zhoumo. Tacitement, il lui a été reproché d’inciter à certaines réformes politiques dans la deuxième puissance économique mondiale. Dans son édition du Nouvel An, le magazine avait signé un éditorial sur cette thématique qui dérange. Immédiatement, un des responsables de la propagande du Parti Communiste Chinois (PCC) à Guangdong, province où est établi le journal, s’est empressé de substituer l’article par un autre, selon le témoignage des employés du Nanfang Zhoumo. Bien évidemment, le texte ne s’adressait pas franchement au régime en place. Mais certains journalistes de l’hebdomadaire chinois ont décidé de ne pas se laisser faire, éditant, en réponse, une déclaration condamnant cette censure. Si les autorités chinoises ont pu empêcher sa publication sur le web classique, ils n’ont pas réussi à freiner sa propagation sur les réseaux sociaux.
Aussitôt, la grogne a grossi jusqu’à occasionner un sit-in devant le Nanfang Zhoumo. Ils étaient des centaines à manifester pour plus de liberté d’expression en Chine : « nous voulons la liberté de la presse, le respect de la Constitution et la démocratie », pouvait-on lire sur une banderole qu’ils brandissaient. La législation chinoise garantit toutes ces libertés, mais dans la pratique, cela demeure lettre morte. Pour preuve, sur l’année 2011- 2012, la Chine figure à la 174è position sur 179 pays dans le classement Reporters Sans Frontières en matière de respect de la liberté de presse.
toute façon, l’emprise du parti communiste chinois ne durera pas éternellement sur un pays où la machine capitaliste tourne à fond…
Il est grand temps que les chinois commencent à sortir de leur torpeur
La Chine ne finira pas d’étonner par ses contrastes. Alors que le pays affiche une santé économique insolente, Pékin continue de tenir la bride courte à toutes les formes d’expression