L’européen EADS et le français Safran, géants de l’aéronautique, manifestent un intérêt pour les activités espaces du groupe italien Avio. Mais, la concrétisation de cette opération est suspendue à la décision de l’Etat italien.
Avio, c’est environs 800 employés et 296,5 millions d’euros (370 millions de dollars américains) de chiffre d’affaires en 2011. Des donnes qui ont séduit Astrium, la succursale d’EADS spécialisée dans les systèmes et services spatiaux civils et militaires, et Herakles, filiale de Safran prestant également dans l’industrie aérospatiale. En effet, en décembre dernier, Cinven et Finnameccanica, actionnaires d’Avio respectivement à 81 % et 14 %, avaient annoncé la cession des activités aéronautiques de l’italien General Electric. En même temps, les copropriétaires avaient émis le souhait de contracter des partenariats avec des collaborateurs aptes à assurer « la compétitivité à long terme » de cet axe.
Toutefois, d’après des sources proches du dossier, l’Etat italien est loin d’avoir décidé d’avaliser cette opération. Autre difficulté, c’est la concurrence à laquelle Astrium et Herakles seront certainement confrontés. Mais, les deux entreprises françaises ont certains atouts : d’une part, les lanceurs spatiaux et missiles tactiques de Safran représentent aux alentours de 90 % du chiffre d’affaires des activités spatiales d’Avio. Et, d’autre part, Herakles détient en partenariat avec l’italien des succursales communes opérant dans la propulsion stratégique et spatiale. Aussi, peut-on citer Regulus et Europropulsion.
De son côté, Avio a largement de quoi attirer. Il est, notamment, propriétaire de l’italien ELV à 70 %. Ce dernier est le concepteur du lanceur Vega, capable de propulser des petits satellites d’un poids maximal d’1,5 tonne sur une orbite polaire de 700 km d’altitude. Une activité qu’Astrium convoite sérieusement.