La compagnie énergétique publique de Malte, Enemalta, a décidé la semaine dernière d’exclure TOTSA, la succursale du français Total, et Trafigura, entreprise tricolore spécialisée dans le courtage pétrolier et l’affrètement maritime, de ses contrats. Ces dernières sont soupçonnées d’être impliquées dans une affaire de commissions illégales versées en 2004 et 2005.
« Dans l’état actuel des enquêtes en cours, le comité d’approvisionnement en carburant d’Enemalta a décidé d’exclure Trafigura et TOTSA des offres ». Des déclarations du porte-parole d’Enemalta. La même source a également ajouté que la compagnie publique entend annuler les dernières offres en date à titre de précaution. Pourtant, certains dossiers étaient déjà avancés dans leur examen. N’ayant pas d’autre choix, les deux entreprises françaises n’ont pu que prendre acte de la décision d’Enemalta. Toutefois, Trafigura a qualifié ces accusations de « graves » et affirmé avoir « régulièrement soumis des offres en accord avec cette procédure (publique) d’appels d’offre ». Et de poursuivre, en cas de succès de la démarche, Trafigura « a livré le carburant à Enemalta ». De son côté, TOTSA a quelque peu été surpris par la décision d’Enemalta, l’apprenant par les médias. De même, par voie de son porte-parole, cette entreprise dit ne rien savoir « des commission illégales payées en 2004 et 2005 ».
Cette affaire semble avoir été déclenchée par George Farrugia, ancien représentant local de Total et Trafigura : en échange d’une remise en liberté, celui-ci aurait fourni des renseignements importants à la police de Malte. Ce qui a abouti à la mise en accusation pour blanchiment d’argent de Tancred Tabone, l’ancien président d’Enemalta, et de son conseiller, Frank Sammut.