Dans les milieux d’affaires africains, il se murmure qu’Ecobank et Nedbank vont bientôt fusionner, pour donner naissance à un nouveau géant dans le secteur bancaire. Ce dernier compterait environ 1500 agences à travers 35 pays. Bien que la plupart des analystes soient convaincus de la prochaine fusion, ils restent cependant divisés en ce qui concerne les motivations de cette décision. L’année dernière Ecobank a vendu des parts de participations et contracté des emprunts convertibles en actions. C’est dans ce cadre que la société publique sud-africaine d’investissement (PIC) est devenue actionnaire à 19,6% de part pour une bagatelle de 250 millions de dollars. Convertissant ses obligations en actions, la société financière a pour sa part atteint 100 millions de dollars ; ce qui fait d’elle un actionnaire à hauteur de 16,4%. Par ailleurs, le plus gros prêt consentit était celui de Nedbank, avec 285 millions de dollars, pour une durée de 3 ans. Maintenant que l’échéance de remboursement arrive à terme, la banque sud-africaine doit réfléchir sur l’option qui lui permet de convertir son prêt en participation à hauteur de 20%. Par ailleurs, les clauses de l’accord stipulaient que les prises de participation devraient être croisées, ce qui donnerait au panafricain Ecobank, de prendre position sur l’activité de Nedbank à hauteur de 20%. Cependant, ce schéma théorique reste difficile en application parce qu’en réalité, la valeur boursière d’Ecobank ne représente que 10% de celle de Nedbank. Cette dernière s’évalue à 87,5 milliards de dollars en actifs, dont 9,95 milliards en capitalisation boursière. Au vu de sa taille et du prêt consenti il y a deux ans, le sud-africain n’aura aucun mal à exercer son option de participation, contrairement à Ecobank. Dans ces conditions, l’on pourrait assister à une phagocytose plutôt qu’une fusion. L’opération de conversion devra intervenir d’ici la fin de l’année en cours, et au plus tard en novembre de l’année prochaine. Cependant, pour faire face au changement de son environnement, Ecobank est dans l’obligation de trouver des partenaires de poids. Dans certains pays d’implantation, le capital minimum a été revu à la hausse, ce qui conduit à une problématique de fonds propres pour Ekobank.
Francis Shwarz
ancien Senior Consultant spécialisé dans les questions de stratégie économique au sein de la société Boston Consulting Group (BCG), et ancien manager au sein du groupe spécialisé dans les services pétroliers Schlumberger. en savoir plus
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