Alors que l’opposition réclame sa démission, le ministre allemand de la Défense, responsable d’une importante perte financière suite à un projet de drones européens, tient à conserver son portefeuille.
Hier, Thomas de Maizière a été entendu par l’Assemblée nationale : les Euro Hawk, type de drones conçu par EADS et convoité par l’Allemagne, était, bien entendu, le thème de cette entrevue. En tentant d’en posséder, Berlin a investi jusqu’à 500 millions d’euros (667 millions de dollars) dans le développement de ce projet. Ce, jusqu’à mi-mai dernier, date de son abandon. Pour cause, les drones en question, ne disposant pas d’un système anticollision avec les avions en ligne, ne pourraient prétendre à la certification européenne. Et, combler cette lacune nécessiterait, à nouveau, 500 millions d’euros, sans aucune certitude d’autorisation. A ce chef d’accusation, le ministre allemand de la Défense a répondu : « je n’ai pas été suffisamment informé ». Une thèse amplement contestée dans la presse, qui soutient que cette administration connaissait l’issue du projet depuis début 2012. Elle est donc responsable de ne pas avoir arrêté les dépenses y relatives plus tôt.
Quelles qu’en soient les explications, ce revers financier n’en est pas moins choquant pour l’opinion publique. Saisissant la balle au bond, l’opposition allemande veut en profiter pour faire tomber un des piliers du gouvernement Merkel : cette famille politique réclame simplement la démission de M. De Maizière. Ce que refuse l’intéressé jusqu’à envisager même de rester à son poste en cas de succès du pouvoir en place aux prochaines élections législatives. Le fait que ce projet, lancé depuis 2001 et géré par 5 ministres différents, peut être la seule possibilité de dédouanement pour le ministre allemand, sa responsabilité étant donc partielle.