Après une longue traversée du désert, le Japon est de retour, c’est ce qu’a laissé entendre le premier ministre nippon, Shinzo Abe. L’homme affirme avoir concocté la solution magique qui permettrait au pays du soleil levant de revenir à son élan économique d’en temps. La politique et les médias du pays le présente désormais comme la clé pour la solution de la crise japonaise.
Dans sa lampe merveilleuse, le premier ministre dispose de trois atouts qui permettront de faire de cette projection une réalité. Le premier outil de sortie de crise est ce qu’il a appelé un budget de relance, spécialement élaboré pour booster l’activité économique. Ce budget est d’environ 104 milliards de dollars, et 40% de la somme sera consacré aux grands travaux d’infrastructures. Cette injection de liquidité financière ainsi que le renforcement de l’emploi devrait déboucher sur plus de productivité et d’innovation pour tirer par la suite la croissance économique. Le deuxième outil de sortie de crise est la création purement et simplement d’une inflation.
En effet, la banque centrale a reçu l’ordre d’augmenter la masse monétaire en yen circulant sur le marché nippon. Celle-ci devra passer de 60000 à 70000 milliards de yens par an. La conséquence directe de cette inflation sera la dévaluation de la monnaie nippone, ce qui permettra de réduire le cout de la main d’œuvre et doper les exportations du pays parce que plus compétitifs sur le marché international. L’effet retour attendu serait par la suite un afflux de capitaux. Enfin, l’outil numéro 3 est une libéralisation plus osée de l’économie japonaise. Cela encouragerait le secteur privé et ne pourra que conduire à un appel supplémentaire des capitaux.
Entre les prévisions et la réalité il y a toujours un écart sur le terrain. L’opinion nipponne espère que celui du cas japonais ne conduise pas à la désillusion.