Après le succès des manifestions monstres auxquelles il a appelé hier dimanche, le mouvement Tamarrod a adressé dans un communiqué publié sur son site internet un ultimatum au président Mohammed Morsi. Celui-ci a jusqu’à demain 2 juillet 15h GMT pour quitter le pouvoir sous peine de voir lancer contre lui une campagne de désobéissance civile totale.
Les évènements se précipitent en Egypte où de plus en plus de voix s’élèvent contre l’instauration d’un régime idéologiquement et politique dominé par les islamistes et leurs partisans. Hier 30 juin, jour anniversaire de l’investiture de Mohammed Morsi à la présidence du pays, des millions de personnes selon l’armée ont répondu à l’appel de Tamarrod en descendant dans les rues un peu partout à travers le pays pour réclamer le départ du président. Ces manifestations sans précédent depuis la révolution de 2011 ont débordé par endroits. Certains manifestants ont attaqué à coups de pierres et de cocktails Molotov dans la soirée le siège au Caire du PLJ (Parti de la Liberté et de la Justice), le parti des Frères musulmans dont est issu le président Morsi.
Des heurts entre partisans et adversaires au chef de l’Etat ont fait au moins sept morts sur l’ensemble de la journée. En plus des nombreuses personnalités de tous bords, laïques, libérales ou de gauche qui le soutiennent, le mouvement Tamarrod affirme avoir rassemblé plus de 22 millions de signatures pour une présidentielle anticipée. Ce chiffre, s’il avérait exact, serait largement supérieur aux 13.23 millions de personnes à avoir voté pour Mohamed Morsi en juin 2012.
Après cette vague de contestation, le pouvoir en place en a appelé au dialogue, que le mouvement de contestation a balayé d’un revers de la main, estimant ne plus vouloir se satisfaire de demi-mesures.