Le gouvernement portugais a confirmé, jeudi 11 septembre, que l’acquisition de 100 % du capital de l’agence de presse Lusa sera conclue « dans les prochaines semaines ». Le modèle de gouvernance de l’entreprise, en revanche, reste à définir.
En visite au siège de la Lusa, à Lisbonne, le ministre d’État et de la Présidence, António Leitão Amaro, a rencontré le conseil d’administration, la direction de l’information et les salariés. Il a souligné que l’État veut « renforcer l’importance et la reconnaissance » de ce service public, tout en garantissant son indépendance : « Aucune ambiguïté, la Lusa n’est pas au service du gouvernement mais de la vérité », a-t-il insisté.
L’État avait déjà acquis, en juillet 2024, les parts de Global Media (23,36 %) et de Páginas Civilizadas (22,35 %), après le retrait du fonds WOF. Lisbonne souhaite désormais racheter les participations minoritaires restantes, détenues notamment par Notícias de Portugal, Público, RTP et le Diário do Minho.
Concernant la gouvernance, tout reste ouvert. Un Conseil de supervision, sur le modèle de la RTP, est envisagé, mais le ministre estime qu’« il faut trouver une solution adaptée ». Le président du conseil d’administration, Joaquim Carreira, plaide pour un système garantissant indépendance éditoriale, stabilité et autonomie de gestion.
Le gouvernement prévoit aussi d’augmenter l’investissement public dans l’agence, avec des moyens supplémentaires inscrits au prochain budget de l’État. Ces fonds seront destinés à la modernisation technologique, au renforcement des effectifs et à la lutte contre le « désert de l’information » dans certaines régions du pays.
Interrogé par les journalistes sur la coexistence avec le système de fact-checking gouvernemental, Leitão Amaro a affirmé que la lutte contre la désinformation restera une priorité, mais que l’État « ne remplacera pas » le travail de la presse.