A l’occasion d’une visite à Moscou, le président arménien Serge Sarkissian a annoncé hier mardi son intention de joindre son pays au projet d’Union douanière dominé et soutenu par la Russie de Vladimir Poutine. Cette décision de l’Arménie devrait malheureusement nuire à ses relations économiques avec l’Union européenne.
L’Union douanière en question comprend pour l’heure la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan. Moscou espère que cette Union douanière débouchera sur une Union économique eurasiatique. L’annonce du président arménien a bien évidemment été accueillie de manière très positive par Vladimir Poutine qui a fait de l’intégration toujours plus étroite des pays de l’ une de ses priorités. Récompense ou encouragement, selon l’agence Interfax, Vladimir Poutine aurait annoncé un investissement de 450 millions de dollars US de la compagnie de chemin de fer russe RZD pour le développement du réseau ferroviaire arménien.
Les autorités lituaniennes, qui assurent la présidence tournante de l’Union européenne ont immédiatement réagi en annonçant que la décision de l’Arménie empêcherait la signature d’accords de libre-échange avec l’Union européenne à cause des contraintes tarifaires différents que les deux organisations devraient appliquer. Des discussions et éventuellement la signature d’accords d’association et de libre-échanges auraient effectivement pu avoir lieu en novembre prochain en Vilnius à l’occasion du sommet du Partenariat oriental entre l’Union européenne et six anciennes républiques soviétiques dont l’Ukraine, la Moldavie, l’Azerbaïdjan et la Géorgie. Or Moscou ne voit pas d’un bon œil le rapprochement de ces républiques sur lesquelles il a conservé une certaine influence avec les grandes puissances occidentales. La Russie n’a d’ailleurs pas récemment hésité à menacer l’Ukraine et la Moldavie d’une détérioration de leurs relations économiques avec elle si ce rapprochement avec l’Union européenne devenait plus concret.