A l’occasion d’un forum sur la conjoncture régionale à Riyad, le prince Turki al-Faycal, ancien chef des services de renseignement saoudien, a indiqué, à la surprise générale, que son pays envisage de rejoindre le cercle très fermé des états dotés de l’arme nucléaire.
Le prince saoudien a commenté ces propos en précisant qu’au regard des armes de destruction massive détenues par Israël et l’Iran, l’Arabie Saoudite a le devoir de prendre toutes les dispositions requises, y compris l’acquisition de l’arme atomique, pour protéger son peuple avant d’ajouter que l’arme nucléaire sera d’usage pacifique et de vocation dissuasive.
Il s’agit d’une première déclaration de ce genre venant d’une autorité saoudienne. Autrefois, Riyad n’avait jamais évoqué ouvertement son intention de se doter de l’arme atomique, se bornant simplement à dénoncer le jeu de l’ambigüité nucléaire entretenue par Israël ainsi que l’aspect militaire du programme nucléaire de l’Iran, principal opposant géopolitique de l’Arabie saoudite dans le monde islamique.
En réaction à la déclaration du prince saoudien, le porte parole du Quai d’Orsay, Romain Nadal a rappelé lors d’un point de presse que l’Arabie Saoudite a ratifié le traité de non prolifération nucléaire (TNP) par lequel Riyad s’est engagé à ne pas acquérir l’arme nucléaire et à ne pas transférer, à qui que ce soit, l’arme nucléaire ou tout autre dispositifs nucléaires explosifs.
La menace que l’Arabie Saoudite puisse acquérir l’arme nucléaire, pourrait être un argument de taille utilisé par les Etats-Unis lors des prochaines négociations avec la Chine et la Russie, principaux opposant aux sanctions contre Téhéran.