La Russie a reconnu lundi avoir déployé des missiles de courte portée dans sa région ouest, à la frontière avec l’Union européenne. Les Etats-Unis, la Pologne et des pays baltes, tous membres de l’OTAN, n’ont pas manqué de faire état de leur inquiétude.
Les missiles en question sont des missiles opérationnels et tactiques Iskander-M dont certaines versions ont un rayon d’action pouvant atteindre les 500 kilomètres et peuvent emporter des charges nucléaires. Ils couvrent une vaste région qui comprend l’enclave russe de Kaliningrad, située entre la Pologne et la Lituanie mais comprend aussi Moscou et Saint-Pétersbourg et va jusqu’à l’océan Arctique au nord et jusqu’à l’Ukraine au sud.
Les autorités russes affirment que ce déploiement ne viole aucun traité ou accord international, mais n’en inquiète pas moins pour autant ses voisins. La Lituanie, par son ministre de la Défense, a déclaré que ce déploiement changeait l’équilibre des forces dans la région puisqu’il menace des villes baltes et des infrastructures dans la région de la Baltique. Le ministre estonien de la Défense a fait part de la préoccupation de son pays face à cette croissance des capacités militaires russes dans la région. Et la Pologne a laissé entendre des consultations et des réactions dans le cadre de l’OTAN et de l’Union européenne. Les Etats-Unis ont invité la Russie à ne prendre aucune mesure susceptible de déstabiliser la région.
Ce déploiement avait été envisagé dès 2011 par le Kremlin en réponse au projet de bouclier antimissile de l’OTAN, considéré en Russie comme une menace. Présenté par l’OTAN comme un moyen de protection de ses membres européens contre une éventuelle menace balistique iranienne, ce projet est le principal sujet de discorde entre la Russie et l’OTAN.