Mardi ,6 mai courant, marquera un tournant dans la lutte contre les paradis fiscaux et l’évasion fiscale internationale. Singapour s’apprête à signer une déclaration officielle d’engagement à l’échange automatique des informations bancaires entre Etats à des fins fiscales.
C’est en tout cas l’annonce choc à laquelle le monde politique et économique s’attend à l’issue de la Réunion 2014 du Conseil au niveau des ministres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui se tient actuellement au siège de l’organisation, à Paris. Aux côtés de la ville-Etat, la Suisse également signera ladite déclaration. L’économie de ces deux pays s’est construite sur la finance et surtout sur un secret bancaire intouchable. Selon l’ONG américaine Tax Justice Network, Singapour est classé sixième sur la liste des paradis fiscaux dans le monde derrière la Suisse, les îles Caïmans et le Luxembourg. Mais depuis que la Suisse a commencé à appliquer la directive épargne de l’Union européenne, certains banquiers ont recentré leurs activités opaques sur Singapour, Panama ou encore les îles Caïmans.
C’est pourquoi, la signature de cet engagement d’échange automatique des renseignements bancaires constitue une avancée majeure vers la fin de l’opacité. Ce qui est particulier dans ce mode d’échange systématique de données, c’est qu’il permettra aux services fiscaux singapouriens de transmettre automatiquement les informations fiscales sur les non-résidents soupçonnés d’évasion fiscale sans avoir besoin d’une ordonnance judiciaire.
L’adhésion de Singapour et de la Suisse à ce système s’est opérée, comme il fallait s’y attendre, suite à d’instantes négociations diplomatiques et une pression effectuée par l’OCDE et certaines puissances du G20. Mais en tout état de cause, c’est la transparence qui l’emporte puisque Singapour et la Suisse, en plus d’être des places fortes du secret bancaire, font aussi partie du top cinq des centres financiers du monde, après Londres, New-York et Hong-Kong.