Les autorités chinoises ont intensifié cette semaine leur dispositif de sécurité dans la capitale Pékin. Officiellement pour prévenir une attaque terroriste alors que le pays vient d’être frappé par une série d’attentats, cette mesure prend une autre dimension à l’approche du 25ème anniversaire de la répression à la place Tiananmen, le 4 juin prochain.
Depuis lundi, 150 unités composées de 13 hommes sont déployées dans les points stratégiques de la ville. Selon l’agence officielle Xinhua, elles ont pour mission d’empêcher « les incidents avec des armes à feu, des bombes, les violences de masse et les actes terroristes ». Mais l’aspect « maintien de la stabilité » inquiète les observateurs alors que le monde s’apprête à commémorer les évènements de la place Tiananmen du printemps 1989. Le gouvernement chinois met tout en œuvre pour passer sous silence l’évènement. Tout rassemblement pour l’occasion a été interdit et plusieurs activistes célèbres des droits de l’homme, comme le journaliste Gao Yu, ont été emprisonnés.
Le 4 juin 1989 des manifestations étudiantes place Tiananmen ont été réprimées de manière particulièrement sanglante par les autorités de l’époque. Mais les soupçons de passage sous silence de l’évènement, ne doivent pas faire oublier les défis sécuritaires auxquels la Chine fait face ces derniers mois.
La même place Tiananmen, cœur névralgique du pouvoir chinois, a été frappée à la fin de l’année dernière par un attentat meurtrier et trois attaques ont été perpétrées dans des gares, depuis le début de l’année par des « terroristes armés de couteaux ». Les autorités chinoises attribuent la plupart de ces attaques à des « extrémistes religieux » de la province du Xinjiang, majoritairement peuplée de musulmans ouïgours qui se plaignent des inégalités face aux Hans, l’ethnie majoritaire dans le pays.