Dmitri Peskov, porte-parole de Vladimir Poutine, a annoncé mardi à Shanghai où le président russe a entamé une visite de deux jours en Chine, que « le renforcement de la coopération entre les deux pays dans le secteur de l’énergie n’avait pas encore abouti à un accord de fourniture de gaz russe à la Chine ».
Les négociations sur ce dossier, en cours depuis plus de dix ans entre le russe Gazprom et la CNPC (China National Petroleum Corp), se sont intensifiées ces derniers mois. Elles seraient dans leur « phase finale » mais buteraient encore sur des questions d’ordre tarifaire. Selon des sources proches de Gazprom et du secteur gazier, la Chine serait réticente à verser immédiatement une avance sur paiement de 25 milliards de dollars pour les premières livraisons en 2018. Moscou a pour objectif d’exporter à terme 38 milliards de mètres cubes par an vers la Chine.
Un accord entre les deux parties serait on ne peut plus gagnant-gagnant. La Russie y gagnerait une diversification de ses destinations à l’exportation tandis que la Chine y trouverait une solution à ses pénuries d’énergie et une amélioration de la sécurité écologique alors qu’elle tente de réduire sa consommation de charbon. Des spécialistes estiment cet accord à 400 milliards de dollars sur une durée de trente ans.
Cependant, parmi les deux pays, le plus pressé est la Russie. Avec la crise ukrainienne, sur laquelle Russes et Chinois partagent une convergence de vue, Moscou voit ses débouchés européens menacés, même si les pays européens eux-mêmes auraient beaucoup à perdre dans ce cas de figure et dans le contexte actuel, vu leur dépendance énergétique au gaz russe.