La Russie, le Bélarus et le Kazakhstan ont signé jeudi à Astana, capitale du Kazakhstan, un accord portant sur la création d’une Union économique eurasiatique. Sans affecter leur souveraineté, cette union engage les trois Etats à garantir la libre-circulation des produits, services, capitaux et travailleurs.
Cette nouvelle Union entre ces pays déjà liés depuis 2010 au sein d’une Union douanière doit entrer en vigueur le 1er janvier 2015. La Russie, le Bélarus et la Kazakhstan se sont également engagés à mettre en œuvre une politique concertée dans les domaines clés de l’économie à savoir l’énergie, l’industrie, l’agriculture et les transports.
C’est un puissant et attractif centre de développement qui est ainsi mis en place avec un marché de 170 millions de consommateurs, soit le 1/5 ème des ressources mondiales en gaz et presque 15% de celles de pétrole.
Le Kazakhstan et le Bélarus montrent néanmoins une grande prudence face à une intégration politique et ne veulent pas d’une monnaie, d’une citoyenneté et d’un président unique. Dans sa tentative de restaurer l’influence de Moscou dans l’ex-URSS, le président russe Vladimir Poutine peut se féliciter d’avoir réussi à convaincre en septembre dernier l’Arménie de rejoindre l’Union douanière animée par Moscou alors que le pays était sur le point de signer un accord d’association avec l’UE. Le chef de l’Etat arménien Serge Sarkissian a annoncé jeudi, pouvoir éventuellement rejoindre la nouvelle entité dès le mois prochain.
Le seul bémol au projet russe, bélarusse et kazakh, est l’absence de l’Ukraine qui, avec ses 46 millions d’habitants et son important potentiel industriel et agricole, présente des atouts économiques certains. Les autorités russes, bélarusses et kazakhs demeurent néanmoins confiantes sur les chances de voir l’Ukraine rejoindre prochainement la nouvelle union économique.