La question des approvisionnements des pays européens en gaz demeure centrale dans la crise ukrainienne à travers laquelle s’opposent la Russie et les Occidentaux. L’Iran qui observe la situation de très près, est disposé à offrir dès qu’il le faudra une alternative solide.
Les réserves iraniennes de gaz sont les deuxièmes plus importantes de la planète après celles de la Russie. Pour le moment, et malgré leurs différends, la Russie continue à livrer du gaz à l’Europe. Certains de ses contrats avec des pays européens ont une durée de 25 ans. Mais face à une situation bloquée en Ukraine, l’Europe menace de s’en prendre aux exportations d’hydrocarbures de la Russie. Allié de la Russie sur des dossiers sensibles comme la Syrie et partenaire aussi bien sur les plans diplomatique, militaire qu’économique, l’Iran est à l’affût. Le ministre iranien de l’Industrie Mohammad Reza Nematzadeh a annoncé dans une récente interview au quotidien allemand Handelsblatt que son pays souhaitait avoir sa part dans la satisfaction des besoins de plus en plus importants en gaz de l’Europe. Cette déclaration dans un journal dont le pays a 40% de son gaz fourni par la Russie en dit long sur les intentions de la République islamique, même si celle-ci affirme ne pas vouloir faire de concurrence à la Russie.
Mais plusieurs handicaps doivent encore être levés avant d’espérer voir l’Iran marcher sur les plates-bandes de la Russie en Europe. Premièrement les sanctions décrétées par l’Occident, suite au programme nucléaire de l’Iran. Ensuite le règlement des différends entre les courants et clans politico-religieux iraniens sur des sujets tels que la place à donner aux sociétés pétrolières occidentales qui sont les seules à détenir la technologie du GNL (Gaz naturel liquéfié) qui permet d’exporter dans toutes les directions.