« Le nombre de migrants traversant des côtes libyennes à l’Italie via la Méditerranée a bondi sur les six premiers mois de cette année », a précisé mardi Frontex, l’agence européenne en charge de la gestion des frontières. Cette affluence record dépasse même celle enregistrée lors du Printemps arabe en 2011.
Selon cette agence, le nombre de migrants et réfugiés gagnant l’Italie et Malte après avoir traversé la Méditerranée, a augmenté de 500 % entre janvier et juillet 2014 par rapport à la même période de l’année écoulée.
« La Libye est très instable en ce moment, ce qui veut dire que les filières clandestines de passeurs sont florissantes », a expliqué Isabella Cooper, la porte-parole de Frontex. Et de poursuivre, « mais en même temps, il y a beaucoup de gens qui fuient la guerre dans leurs pays. Vous avez des Syriens, bien sûr, mais aussi des Erythréens ou des Somaliens ».
Selon le décompte de Frontex, 78 300 migrants et réfugiés ont réussi cette traversée sur les sept premiers mois de l’année. En 2013, ils n’étaient que 12 915 à avoir fait de même sur la période similaire. Les statistiques actuelles se sont avérées plus importantes que celles enregistrées en 2011, soient 64 300 arrivées recensées.
Ces arrivées massives de migrants et réfugiés provoquent, en conséquence des tensions au sein de l’Union Européenne (UE). L’Italie s’est particulièrement plainte à maintes reprises d’être la seule à assurer la gestion de cette pression migratoire, notamment par le biais de l’opération Mare Nostrum. En réaction, les ministres européens de l’Intérieur, réunis à Milan début juillet, ont analysé les possibilités de soutenir les actions italiennes visant à apporter du secours aux migrants et réfugiés en mer.