Les puissants services de renseignements pakistanais (ISI) viennent d’avoir un nouveau patron à leur tête. Dans le cadre d’une série de nouvelles affectations en son sein, l’armée pakistanaise a annoncé lundi la nomination d’un chef des paramilitaires à la tête de la Direction pour le renseignement interservices (ou Interservices Intelligence). Il s’agit du principal et du plus puissant des trois départements que comptent les services de renseignements du Pakistan.
Cette nomination intervient dans un contexte régional incertain avec plusieurs défis stratégiques pour les forces armées pakistanaises qui doivent bientôt conjuguer avec le départ des soldats de l’OTAN d’Afghanistan voisin. Directement dépendant de l’armée, l’ISI était dirigé depuis 2012 par le général Zaheer ul-Islam qui sera remplacé par le lieutenant général Rizwan Akhtar, un chef des Rangers qui a été en poste dans la région tribale du Waziristan du Sud entre 2007 et 2010, puis dans la province du Sind (au nord du Pakistan).
D’après une source sécuritaire, le nouveau chef de l’ISI a déjà eu à faire face à Al-Qaïda ainsi qu’au TTP (talibans pakistanais), qui montent de nouveau en puissance, notamment dans cette province méridionale dont Karachi est la capitale. C’est aussi un homme habitué à travailler avec le pouvoir civil. Un détail qui n’est pas sans importance dans un Pakistan en proie à des turbulences politiques. Des sources concordantes ont révélé une velléité de coup d’Etat qu’auraient manifesté récemment des hauts gradés de l’armée pakistanaise au moment où le Premier ministre Nawaz Sharif était rudement confronté à la révolte populaire dirigée par l’opposant Imran Khan. Mais le chef des forces armées pakistanaise, Raheel Sharif, se serait opposé à toute implication directe de l’armée dans les affaires politiques du pays. Selon un communiqué de l’armée, le lieutenant général Akhtar prendra ses nouvelles fonctions à partir du 8 novembre prochain.