A la surprise générale de la majorité des économistes, la Banque Centrale du Brésil a procédé mercredi à une hausse de son principal taux directeur. Celui-ci est désormais de 11,25 % alors qu’il n’était que de 11 %.
Selon les textes, le fonctionnement de la Banque Centrale du Brésil est indépendant du pouvoir en place. Mais, tout porte à croire que cette mesure, qui est prise seulement quatre jours après la réélection de Dilma Rousseff à la présidence du pays, se veut être le premier geste économique fort de son second mandat.
Pour rappel, le candidat social-démocrate Aecio Neves était le favori des marchés, lesquels remettaient en question la capacité de la dirigeante brésilienne à redresser l’économie.Le Brésil, habitué aux fortes croissances au cours de la dernière décennie, avait même plongé dans la récession au premier semestre. Ainsi, la hausse du taux directeur de la Banque centrale, due à la restriction de l’offre de crédit, a principalement pour but de contrecarrer l’inflation. Il faut dire que la première institution financière brésilienne avait le choix de diminuer son taux de sorte à stimuler l’économie en facilitant l’accès au crédit. Etant donné que le taux annuel a atteint 6,75 % en septembre, l’inflation constitue, à l’entendement des investisseurs, la première menace, d’autant plus que la monnaie locale, le real, a perdu environ 10 % de sa valeur en septembre. Ce qui a influé sur les produits importés.
Dans ce contexte, la présidente Dilma Rousseff a pour défi de gagner, à nouveau, la confiance des milieux économiques. Pourtant, sur ces dernières années, les investisseurs ont été découragés par l’« interventionnisme croissant » et la « très faible prévisibilité de la politique économique », a constaté la banque Natixis. Et ce, sans omettre les effets du ralentissement de l’économie au niveau mondial et de la réduction des injections des liquidités de la Fed américaine, dont, entre autres marchés émergents, le Brésil avait joui.