L’anniversaire du siège de Tsingtao sur la côte chinoise, un des plus grands symboles de l’animosité entre la Chine et le Japon, intervient cette année la veille du forum annuel de l’APEC qui réunit les dirigeants de l’Asie-Pacifique et dans un contexte particulièrement tendu entre les deux pays.
Le 7 novembre 1914, la garnison allemande en poste à Tsingtao capitulait devant l’armée japonaise, cédant ainsi un territoire stratégique à l’empire nippon venu soutenir son allié britannique. La bataille de ce port sur la mer Jaune dont l’Allemagne avait fait une de ses bases navales dans l’Asie-Pacifique, et qui est l’unique bataille de la Première guerre mondiale à s’être déroulée en Asie orientale, a fait quelques centaines de morts, un faible bilan au vu du carnage qui s’est déroulé dans le même temps en Europe. Mais sa portée a été très grande, traversant les âges jusqu’à nos jours.
Le siège de Tsingtao est devenu l’emblème de la manière dont des puissances étrangères se sont arraché des territoires chinois sans se soucier de la Chine, qui traversait alors une période de grands troubles après l’effondrement de la dynastie impériale Qing. Prémices à l’occupation japonaise de la Chine de 1937 à 1945, les évènements à Tsingtao ont intensifié l’hostilité des relations entre Pékin et Tokyo.
Aujourd’hui plus que jamais, le souvenir est particulièrement vif dans les mémoires chinoises alors que l’actuel Premier ministre japonais Shinzo Abe est accusé par Pékin de « glorifier le passé militariste » de son pays, toujours accusé de ne pas assumer son « passé d’agression ». Shinzo Abe est attendu au Forum annuel de l’APEC qui s’ouvre la semaine prochaine à Pékin mais ne devrait pas avoir de rencontre formelle avec le président chinois Xi Jinping.