Alors que le pays fait face à une grave crise politique qui a entrainé un regain des tensions interconfessionnelles, Bagdad a été ce jeudi le théâtre d’une série d’attentats, les plus meurtriers depuis la série d’explosions du 22 décembre, contre des pèlerins dans le sud du pays et les quartiers chiite de Bagdad, provoquant la colère de la population. D’après le bilan provisoire des autorités irakiennes, ces attentats ont fait au moins 74 tués et 136 blessés.
Au sud de l’Irak, un Kamikaze se fait exploser près de Nassiriya au centre d’un groupe de pèlerins qui se dirigeaient dans la ville sainte de Kerbala pour des célébrations de l’Arbain, à l’occasion de la commémoration de la mort de l’Imam Hussein. A Bagdad, on dénombre 23 morts dans des attentats qui ont eu lieu dans deux célèbres quartiers chiites à savoir : Kazimiya, quartier abritant le mausolée du 7e imam, Moussa al-Kadoum et Sadr city, considéré comme le plus grand quartier chiite de la capitale irakienne. Suite à ces attentats, la population a exprimé sa colère envers un gouvernement accusé de ne porter que très peu attention aux attentats visant la population civile, malgré la mort des dizaines de milliers des personnes depuis 2003. Plusieurs Irakiens affirment que ces attentats sont le résultat d’une instrumentalisation des divisons religieuses dans le but de satisfaire aux ambitions politiques des dirigeants, alimentant ainsi la thèse selon laquelle derrière chaque parti politique irakien, se cache une milice armée d’où le recours aux attentats interposés comme mode de règlement des différends.
Depuis le départ des dernières troupes américaines, des bandes armées, autrefois contre l’occupation américaine, et les partis politiques locaux veulent tirer leur épingle du jeu sur l’échiquier politique.