Ziad Abou Eïn, 55 ans, chargé du dossier de la colonisation au sein de l’Autorité palestinienne et ancien vice-ministre en charge des prisonniers, est décédé mercredi à la suite de heurts avec des soldats israéliens. Sa mort présage une dégradation de la coopération entre l’Autorité palestinienne et Israël en Cisjordanie occupée.
Le haut responsable palestinien participait à une manifestation contre la confiscation des terres palestiniennes au profit de la colonisation israélienne qui se voulait pacifique. Environ 300 personnes étaient descendues dans les rues du village palestinien de Turmus Ayya, près de Ramallah, et se dirigeaient vers la colonie d’Adei Ad avec l’intention d’y planter des oliviers. Les heurts se sont produits à un barrage de soldats israéliens où les manifestants ont refusé de s’arrêter.
Selon divers témoignages, Ziad Abou Eïn aurait été frappé à coups de poing et de crosse. Différentes images de la scène montrent une empoignade confuse et véhémente et une vidéo montre l’explosion d’un gaz lacrymogène aux pieds du responsable palestinien qui semblait respirer à grand peine. Il s’est ensuite effondré sur le sol en se tenant la poitrine. Après de vaines tentatives de réanimation de la part d’une soldate israélienne, il est décédé à l’hôpital.
La mort de Ziad Abou Eïn a été déplorée par l’Iran, la Jordanie, mais également les Nations unies et l’Union européenne. Le président Mahmoud Abbas a annoncé que toutes les options étaient ouvertes pour répondre à cette mort et que l’Autorité palestinienne rendra sa décision demain vendredi.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lui a fait parvenir des messages d’apaisement. L’armée israélienne a proposé aux Palestiniens la constitution d’une commission d’enquête commune sur cette mort, en même temps qu’elle annonçait le déploiement en renfort en Cisjordanie de deux bataillons de soldats et de deux compagnies de garde-frontières en prévision d’éventuelles manifestations.