Le gouverneur de la Banque centrale indienne Raghuram Rajan a annoncé une baisse d’un quart de point de son taux directeur. Cette décision, qui n’est présentée que comme un « début », réjouit les milieux d’affaires.
Raghuram Rajan justifie sa décision par le contexte économique actuel du pays. L’inflation, qui pèse depuis longtemps sur le pays, connaît un ralentissement considérable qui éloigne le spectre d’une inflation à deux chiffres. L’Inde, qui est un importateur net de pétrole, profite également beaucoup de la baisse des cours du brut. La baisse du taux directeur était attendue, mais elle a tout de même pris les opérateurs économiques par surprise.
Tournant autour de 8% depuis un an, le taux directeur de la Banque centrale indienne est un véritable obstacle au développement des entreprises du pays. Il complique la tâche à celles qui ont des dettes à rembourser et à celles qui cherchent à faire un crédit pour investir. Mais des baisses du taux directeurs pourraient comporter des risques dont le plus important est de voir les emprunteurs profiter de l’occasion et les dettes s’envoler à des niveaux hors de contrôle.
Pour le Premier ministre Narendra Modi, qui a été élu il y a un an pour redresser l’économie du pays, cette annonce arrive également à point nommé. Ses réformes rencontrent une vive opposition comme en témoigne la grève des mineurs lancée il y a quelques jours contre l’ouverture du marché du charbon. Le Premier ministre a dû rapidement intervenir pour rassurer les mineurs et ainsi éviter que ce débrayage ne se transforme en un mouvement social de plus grande ampleur.
Avec le ralentissement économique de la Chine, l’Inde apparaît désormais comme l’un des rares pays porteurs de dynamique, au point que la Banque mondiale estime que le rythme de développement de l’Inde pourrait rattraper d’ici deux ans celui de la Chine.