Les autorités chinoises ont annoncé ce vendredi le placement en détention de Ma Jian, l’un des plus hauts responsables du renseignement dans le pays, soupçonné d’actes de corruption.
Cette affaire est très médiatisée du fait des hautes responsabilités du concerné. Ma Jian était le vice-patron du ministère de la Sécurité d’Etat, souvent qualifiée de « KGB chinois », et de ce fait, le chef depuis plusieurs années des puissants services d’espionnage et de contre-espionnage chinois. Ses fonctions comprenaient entre autres la coordination de la lutte contre les dissidents, en recoupant des renseignements recueillis en Chine et à l’étranger. La presse chinoise l’accuse d’être impliqué dans des « conflits » au sein du Founder Group, un conglomérat de « high-tech » lié à Beida, la prestigieuse Université de Pékin dont la direction a été arrêtée en décembre pour détournements de fonds de plusieurs milliards de yuans. Le quotidien de Hong Kong Morning Post a pour sa part fait état cette semaine de « liens étroits » entre Ma Jian et l’ancien chef de cabinet de l’ancien président Hu Jintao, Ling Jihua, également accusé de corruption.
Ma Jian est la dernière victime de la reprise en main de l’appareil sécuritaire chinois par le président Xi Jinping et sa volonté de lutter contre la corruption, quel que soit le rang des personnes en cause. Son ancien patron Zhou Yongkang, ancien membre du comité permanent du Bureau politique du PCC (Parti Communiste Chinois), ancien chef de la Commission des affaires politiques et judiciaires du PCC et chef absolu de la police, de la justice et des renseignements est le plus haut personnage du régime tombé depuis la chute de la bande des quatre après la mort de Mao Tsé-toung en 1976. Accusé de corruption, il attend son jugement.