Alors que le contexte actuel est déjà difficile pour les marchés financiers, le Japon estime que cette situation pourrait s’empirer si la nouvelle réglementation Volcker entrait en vigueur aux Etats-Unis en raison de l’impact négatif qu’elle aura sur le marché des obligations d’Etat.
Cette position de Tokyo a été rendue publique à travers une lettre adressée aux autorités de régulation américaine par l’Agence japonaise des services financiers (FSA), une institution sous-tutelle du gouvernement et de la banque du Japon (BoJ), dans laquelle le Japon alerte son partenaire américain sur les pressions très négatives que ce projet Volcker entrainera sur les marchés d’obligations d’Etat alors que ces derniers sont déjà confrontés aux problèmes d’endettement européen et de la crise de liquidités de quelques banques du vieux continents.
La nouvelle réglementation américaine, dont il est question, interdit aux banques de dépôt d’exécuter un certain nombre d’opérations financières pour leur propre compte, mais autorise quelques dérogations, principalement sur les transactions d’obligations du Trésor américain. Ces dérogations n’ont pas été jugées satisfaisantes par Tokyo qui a exigé que les autorités de régulations américaines y insèrent les bons du Trésor japonais.
Les autorités japonaises soutiennent qu’à défaut d’une inscription des bons du Trésor japonais dans la liste des dérogations, la nouvelle réglementation augmenterait les couts des transactions et contraindrait les banques japonaises à stopper ou à limiter considérablement leurs opérations aux Etats-Unis. Par-dessus tout, le gouvernement japonais redoute une augmentation des couts par l’émission de ses obligations, alors que le Japon est souvent contraint de recourir à ce moyen pour se financer.
En résumé, le Japon invite les Etats-Unis à considérer la portée internationale de la réglementation Volcker et d’organiser des concertations avec les pays concernés.