Mardi dernier, le gouvernement égyptien a adopté une nouvelle disposition légale anti-terroriste. Cette loi confère le pouvoir aux autorités d’agir contre toute organisation ou individu pouvant constituer une menace pour la sécurité de l’Egypte.
Elle a été rendue publique par le biais d’un décret présidentiel figurant dans le journal officiel et ayant force de loi étant donné que l’Egypte ne dispose pas d’assemblée nationale. Ce texte a donc qualifié de « terroriste toute organisation ou rassemblement qui sème la terreur parmi les individus, ou met en danger leur vie, leurs libertés et leurs droits » ou « qui porte atteinte à l’unité nationale, à la paix sociale, ou à la sécurité nationale ».
La même disposition traite aussi de « terroriste toute structure qui entrave ou met en danger les transports publics ou privés » ou « empêche les institutions de l’Etat ou les pouvoirs publics d’exercer leurs fonctions ». Un texte qui semble taillé sur mesure pour punir les partisans de l’ancien président égyptien, Mohamed Morsi, et de la confrérie des Frères musulmans. En effet, les membres de cette formation politique sont souvent déférés devant la justice pour entrave à la circulation, une infraction fréquente lors de leurs manifestations contre le régime Abdelfattah Al-Sissi.
La confrérie des Frères musulmans figure parmi des organisations terroristes depuis décembre 2013.Ses activités ont été carrément interdites et ses locaux, fermés par les autorités. Comme si cela ne suffisait, ses avoirs et ceux de certains de ses membres ont été gelés et il a été strictement proscrit de faire une quelconque promotion de cette formation politique.
En vertu de la nouvelle loi, ceux qui sont qualifiés de « terroristes » ne sont plus libres de quitter le territoire égyptien, vu que leurs passeports ont été confisqués.