Alors que l’Afrique de l’Ouest se mobilise pour lutter contre les islamistes de la secte Boko Haram, les attitudes des grandes puissances aux Nations unies, hormis la France, vont d’un soutien du bout des lèvres au mieux au pire à une indifférence.
La France est actuellement la seule grande puissance à favoriser l’émergence rapide d’une force internationale même si sa position officielle actuelle est de laisser les rennes au Tchad et au Nigéria, deux Etats directement concernés par la crise et qui sont actuellement membres non permanents du Conseil de sécurité.
La France a l’intention de les laisser proposer une ébauche de résolution légitimant l’action des soldats nigériens, tchadiens et camerounais contre Boko Haram, sans s’associer à sa rédaction, mais de la soutenir vigoureusement. Paris propose également un accompagnement humanitaire devant les risques de famine dans certaines zones et une aide au développement. Au niveau des autres membres permanents du Conseil de sécurité, l’implication de la Grande-Bretagne semble uniquement de forme et se limite à des déclarations et des condamnations. Les Etats-Unis également suivent les évènements de loin sans s’impliquer plus que ça. De même pour la Chine et la Grande-Bretagne qui, même dans le meilleur des cas, ne devraient pas prendre une part active dans la mise en place d’une force régionale africaine contre Boko Haram.
Au cas où le Nigéria et le Tchad parviendraient à proposer un projet de résolution, celui-ci devrait tout d’abord recevoir l’onction de l’Union africaine avant d’être soumis au vote du Conseil de sécurité vers la fin du mois de mars ou au début du mois d’avril. Mais en dehors du Niger, du Tchad et du Cameroun qui sont déjà militairement aux prises avec les insurgés islamistes, les autres pays africains tardent à s’engager concrètement, ce qui pourrait amener la France à jouer un rôle plus important qu’elle ne le prévoit actuellement.