Le contraste est particulièrement saisissant entre l’économie américaine dont la croissance atteint des niveaux plus atteints depuis plus de dix ans et une Europe au bord de la déflation. La France notamment, bien que partenaire économique de longue date des Etats-Unis, tire peu d’avantages de l’explosion de l’économie américaine.
La baisse des cours du pétrole, qui ont chuté de près de 50% depuis juin 2014, a permis de doper le pouvoir d’achat des Américains. L’économie US récolte également les fruits de la réaction très rapide des autorités après la crise de 2008. La Banque centrale américaine avait tout de suite abaissé ses taux d’intérêt et fourni beaucoup de liquidités aux banques, mis en place un énorme plan de relance équivalent à 6 points de PIB et réalisé dès 2008 des stress tests sur leurs banques. Alors que la zone euro tardait à réagir, que ses gouvernements tablaient plus sur une réduction de leurs déficits publics et attendaient 2015 pour faire des tests sérieux sur leurs banques. L’économie de l’Oncle Sam a également beaucoup profité de l’exploitation du gaz de schiste qui a baissé les prix de l’énergie et donné un avantage comparatif certain à de nombreuses entreprises, notamment dans l’industrie chimique.
Au troisième trimestre 2014, l’économie des USA affichait une croissance de +5% en rythme annualisé, ce qui n’était plus arrivé depuis 2003. Depuis 2009, le secteur de la santé a créé pas moins de 1.5 million d’emplois et celui de la restauration 1.4 million. Les créations d’emploi s’accélèrent également dans la finance, les transports et le tourisme et les ventes automobiles ont retrouvé leur niveau d’avant crise après avoir chuté de 50% entre 2008 et 2009. Mais comme cette reprise de l’économie américaine repose sur la consommation, elle profite davantage aux pays asiatiques comme la Chine, plus compétitifs que la France.