Selon Amnesty International (AI), 38 personnes de nationalité saoudienne ou étrangère ont été exécutées en Arabie Saoudite depuis début 2015. Pour cette ONG, Riyad applique la peine capitale à un rythme « sans précédent ».
Suivant un décompte de l’AFP, le nombre de personnes exécutées sur le territoire wahhabite a plus que triplé par rapport à l’année dernière. Pourtant, il n’y avait eu « que » 27 exécutions en 2010. Depuis, le nombre de décapitations tourne autour de 80 par an. Plus exactement, l’AFP en a dénombré 87 en 2014, ce qui en fait l’un des totaux les plus importants sur la planète.
De son côté, Amnesty International ne voit pas de lien évident entre la hausse de ces exécutions et la lutte contre le terrorisme. Pour preuve, Sevag Kechidian, chercheur auprès de cette ONG, a indiqué qu’environ la moitié de ces exécutions font suite à des affaires de drogue. Quant au ministère saoudien de l’Intérieur, il a précisé l’exécution, le 4 février dernier, de deux Saoudiens jugés coupables du rapt et viol d’une fillette, et que les autorités tiennent à « appliquer la loi de Dieu contre tous ceux qui attaquent les innocents, font verser le sang et provoquer la honte ».
De l’avis de Christof Heyns, rapporteur spécial des Nations Unies sur les exécutions arbitraires et extrajudiciaires, il a affirmé en septembre dernier, que « les procès encadrant ces exécutions sont vraiment injustes ». Pire, la même source a ajouté que, « fréquemment, les accusés ne bénéficient pas des services d’avocats et certains aveux ont été obtenus sous la torture ».
AI n’a pas manqué l’occasion de s’en prendre aux gouvernements et instances internationales, dont il a dénoncé le silence sur les peines de mort en pleine progression en Arabie Saoudite.