Quatre ans après le début de la guerre civile en Syrie et presqu’autant de temps passé à intervenir dans le pays, l’heure est à la frustration pour les humanitaires dont l’action est freinée par les combats sur le terrain et le fait qu’ils soient régulièrement pris pour cibles.
La montée en puissance de l’Etat islamique a fait passer au second plan les difficultés auxquelles sont confrontés les Syrien. Selon les Nations unies, 12.2 millions de personnes sur un total de 23 millions ont besoin d’aide humanitaire et 60% sont touchées par la pauvreté. Parallèlement à l’état sanitaire qui se dégrade, les alliances militaires sur le terrain varient d’un jour à l’autre, ce qui complique le travail des humanitaires. Des quartiers ou des villes rebelles comme Douma, dans la banlieue de Damas, sont encerclées. Rien ne filtre et aucune aide ne peut parvenir aux habitants. Les humanitaires sont également soumis aux aléas administratifs et doivent également composer avec des conditions de sécurité qui fragilisent, retardent ou annulent l’acheminement de l’aide vers les populations les plus fragiles.
La sécurité des humanitaires elle-même est loin d’être garantie. Souvent en première ligne, plusieurs d’entre eux ont été depuis le début du conflit pris pour cible, tués, enlevés ou déplacés par des groupes aux motivations diverses. En dehors des exécutions ultra-médiatisées des humanitaires occidentaux comme le Britannique David Haines et de l’Américain Peter Kassig par l’Etat islamique, ou encore de la mort de l’américaine Kayla Mueller qui travaillait pour une ONG turque et morte en février alors qu’elle se trouvait entre les mains des combattants djihadistes, 40 volontaires du Croissant-Rouge arabe syrien et sept du Croissant-Rouge palestiniens sont morts dans l’exercice de leur mission depuis le début du conflit selon le CICR (Comité International de la Croix-Rouge).