Me Leïla Ahsan, l’avocate du correspondant du Washington Post Jason Rezaian, a annoncé hier lundi le jugement prochain de son client pour « espionnage » et « collaboration avec des gouvernements hostiles ».
Me Leïla Ahsan a fait son annonce après avoir pu, pour la première fois depuis qu’elle a pris en charge le dossier début mars, discuter avec son client irano-américain qui est détenu depuis près de neuf mois en Iran. Son dossier d’accusation a été transmis en janvier au tribunal révolutionnaire, qui juge habituellement les affaires portant sur des crimes politiques ou touchant à la sécurité nationale. Le chef du département de la justice de Téhéran Gholamhossein Esmaïli a affirmé que le dossier contre le journaliste était « volumineux ». Toutefois, aucune date n’a encore été annoncée pour la tenue de son procès. Aussitôt après l’annonce de l’avocate, le rédacteur en chef du Washington Post Martin Baron a qualifié d’ « absurdes et abjectes » les accusations dévoilées par Me Leïla Ahsan. Cette dernière affirme que les accusations de collaboration ne tiennent pas car « selon les règles du droit international, l’Iran et les Etats-Unis ne sont pas considérés comme des pays hostiles » l’un envers l’autre étant donné qu’ils ne sont pas en guerre.
Cette affaire risque de provoquer de nouvelles tensions entre l’Iran et les Etats-Unis. Le reporter irano-américain a été arrêté le 22 juillet 2014 à son domicile de Téhéran avec son épouse Yeganeh Salehi, également journaliste, qui a depuis été libéré. Lui est toujours incarcéré à la prison d’Evine, dans le nord de la capitale iranienne, mais aurait un bon moral selon son avocate. En mars, le président américain Barack Obama avait appelé le gouvernement iranien à libérer le journaliste, mais l’Iran, qui ne reconnaît pas la double nationalité, affirme que le dossier est purement iranien. La libération sous caution de Jason Rezaian, qui a souffert d’ennuis de santé depuis son arrestation, a été refusée.