Après l’accord militaire conclu en février 2014 entre les deux pays permettant à la marine chinoise d’utiliser le port de Djibouti, Pékin est en négociations avec le président djiboutien Ismail Omar Guelleh pour avoir sa propre base militaire dans ce petit pays de la Corne de l’Afrique.
Une base militaire dans ce petit pays permettrait à la Chine de surveiller le célèbre détroit de Bab el-Mandeb entre l’Afrique et la péninsule arabe. Devenue pour la première fois depuis le mois dernier le premier importateur mondial de pétrole brut devant les Etats-Unis, une base militaire à Djibouti permettrait également à la Chine de protéger son approvisionnement en pétrole, dont l’essentiel provient du Moyen-Orient et du Golfe Persique, plus de 50% d’Arabie saoudite, d’Iran et d’Irak. La Chine est également en train de développer son assise dans la Corne de l’Afrique et finance plusieurs projets importants d’infrastructures, pour plus de 9 milliards de dollars, de ports, d’aéroports et de lignes de chemins de fer pour désenclaver l’Ethiopie dont l’accès à la mer passe par Djibouti.
D’autres grandes puissances ont déjà saisi l’intérêt stratégique que représente ce petit pays et y disposent déjà de bases militaires. Les Américains sont présents dans le pays depuis 2002 et ont récupéré le camp Lemonnier, une ancienne base de la Légion étrangère française. Cette base permet à Washington de contrôler l’entrée de la mer rouge et Canal de Suez, de lutter contre la piraterie maritime et de mener les opérations contre le terrorisme islamique au Yémen et dans la Corne de l’Afrique, notamment en Somalie. Le Japon y est présent dans le but de se protéger contre la piraterie. Ancienne puissance coloniale, la présence française y est plus ancienne. La présence à proximité d’une base chinoise serait une situation inédite.