Lundi, la présidence américaine a essayé de calmer les tensions avec les autorités irakiennes suite aux critiques faites par le secrétaire à la défense sur les forces armées du pays du Golfe. Le ministre américain avait estimé qu’elles font preuve d’un « manque de volonté » devant les rebelles du groupe Etat Islamique (EI).
Sur l’antenne de CNN, le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, a déploré dimanche que l’armée n’ait « pas montré de volonté de se battre » contre les éléments de l’EI, qui ont pris le contrôle de la ville stratégique de Ramadi le 17 mai dernier. Comme il fallait s’y attendre, le Premier ministre irakien, Haider al-Abadi, n’a pas tardé à réagir sur la BBC : « je suis surpris par ce qu’il a dit … Je suis sûr qu’il a reçu des informations inexactes », a-t-il déclaré. Fort probablement dans le souci d’apaiser le climat entre les deux parties, le vice-président américain, Joe Biden, a téléphoné lundi, selon la Maison Blanche, au chef du gouvernement irakien pour reconnaître « le courage et l’énorme sacrifice des soldats » des forces armées irakiennes confronté au mouvement djihadiste. Il en a également profiter pour lui assurer du « soutien des Etats-Unis au combat du gouvernement irakien contre » le groupe EI.
La perte de Ramadi, qui est la capitale de la province d’Al-Anbar distante d’une centaine de kilomètres à l’ouest de Bagdad, a suscité des interrogations sur la stratégie du gouvernement irakien et de la coalition internationale anti-djihadiste initiée par les USA. Cette dernière a réalisé plus de 3 000 frappes aériennes mais, paradoxalement, cela n’a pas empêché l’organisation djihadiste d’étendre sa zone de contrôle en Irak et en Syrie.