Deux semaines après l’identification du premier cas d’infection par le coronavirus MERS (syndrome respiratoire du Moyen-Orient) dans le pays, la psychose se propage en Corée du Sud. Les autorités ont annoncé mardi deux décès et recensaient ce jeudi 35 cas de contamination.
Les deux victimes recensés jusqu’alors, une femme de 58 ans et un homme de 71 ans, avaient toutes deux été hospitalisées dans le même établissement que le tout-premier patient, un homme de 68 ans qui revenait d’un séjour dans plusieurs états du golfe Persique et qui, lui, a survécu. Les mesures de prévention du gouvernement se multiplient. Plus de 1 364 personnes jugées à risque ont été placées en quarantaine et environ 200 écoles sont restées fermées hier mercredi. Une réunion d’urgence a été convoquée toujours hier mercredi à l’issue de laquelle la présidente Park Geun-hye a annoncé la création d’un groupe de travail dont la mission sera de contenir l’avancée du virus.
Mais après l’épisode du naufrage du ferry Sewol l’an dernier et le vaste scandale de corruption qui a contraint le Premier ministre à la démission en avril, la population sud-coréenne a vu sa confiance dans ses autorités diminuer, un sentiment renforcé par la découverte de nouveaux malades qui n’ont pas été contaminés directement par le patient « zéro » identifié. Le ministère Sud-coréen de la Santé s’est d’ailleurs excusé pour avoir dans un premier temps minimisé le risque de contamination par un tiers.
Les ventes de masques ont explosé, la peur du MERS se répandant plus vite que le virus lui-même. De nombreuses personnes n’osent plus se rendre chez le médecin ou à l’hôpital de peur d’être contaminées. Le MERS est plus mortel, mais moins contagieux, que le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), dont il est proche et qui a fait près de 800 morts dans le monde en 2003.