Le mois dernier, une tentative à Genève de plusieurs pays de l’ONU d’ajouter l’amiante chrysotile à la liste des substances dangereuses dont les exportations sont limitées a été bloquée par un autre groupe de nations conduit notamment par l’Inde et la Russie, grand exportateur. Le produit connaît un franc succès en Inde malgré les dégâts dont il est à l’origine pour la santé.
Interdite dans les pays occidentaux, l’amiante reste très utilisée dans les pays en voie de développement, notamment en Inde où la valeur du secteur est estimée à 1.4 milliards de dollars. Selon la taille, la marque et l’épaisseur, les feuilles d’amiante coûtent entre 7 et 10 euros. Les prix bas des produits à base d’amiante utilisés dans le bâtiment les rendent très attractifs. Plus de 50 usines en Inde insèrent de l’amiante chrysotile dans des toitures, des panneaux muraux et de la tuyauterie. L’Inde importe ainsi chaque année plus de 400 000 tonnes d’amiante. Or, les fibres d’amiante qui se fichent dans les poumons peuvent causer des cancers et divers autres maladies comme une asbestose, qui est une maladie due à l’accumulation de fibres d’amiante dans les alvéoles pulmonaires.
Les syndicats et les ONG du pays appellent le gouvernement indien à reconnaître les dangers de l’amiante mais celui-ci continue à affirmer qu’il n’existe pas de preuve du danger que représenterait ce produit pour la santé humaine. Le nombre précis de malades dus à l’exposition à l’amiante est inconnu faute de données mais ce nombre pourrait augmenter de façon exponentielle dans le futur. L’usage de l’amiante s’est considérablement développé depuis 15 ans, plus de 300 000 personnes travaillent dans des usines d’amiante et des milliers d’autres installent les produits vendus par les commerçants.