Fixée à hier mardi, la date butoir des négociations sur le nucléaire iranien a une nouvelle fois été reportée. A côté des conservateurs, une bonne partie de la population iranienne, plus particulièrement la classe moyenne, attend de pied ferme la levée des sanctions économiques établies depuis une dizaine d’années.
Il est indéniable que la levée des sanctions ouvrirait aux investisseurs étrangers d’énormes possibilités tant le besoin de l’industrie iranienne est énorme dans tous les domaines, que ce soit dans les technologies étrangères, les savoir-faire ou encore les processus. Les besoins en investissements étrangers sont estimés à pas moins de 100 milliards de dollars dans l’industrie pétrochimique. Les investisseurs étrangers, grandes comme petites et moyennes entreprises ont potentiellement énormément à gagner, mais à cause de sa position dure dans les négociations en cours, la France est en passe d’handicaper ses entreprises dans la reconquête de ce marché. Bien les autorités iraniennes démentent un quelconque ressentiment pour les entreprises françaises, l’opinion israélienne a bel et bien l’impression que l’attitude française a plus pour but de plaire à Israël et à l’Arabie saoudite et cette opinion pourrait être préjudiciable au final aux entreprises françaises.
Mais le retour de l’Iran au sein de la communauté internationale serait également bénéfique pour les Etats-Unis. Il donnerait une plus grande latitude à la République islamique pour stabiliser la région perturbée par le groupe de l’Etat islamique et Al-Qaïda. L’Iran est déjà très engagé dans la lutte contre les djihadistes dans la région alors que la marge de manœuvre des Etats-Unis dans la région y est des plus réduites. Au vu de la menace imminente pour le pays, les experts estiment que l’Iran pourrait jeter dans la bataille 40 000 à 60 000 hommes sur le sol, une fois débarrassé des sanctions.