Alors que la Grèce monopolise l’attention du monde entier, un retour sur les autres pays à avoir bénéficié ces dernières années d’une aide financière internationale telle que l’Espagne, le Portugal ou encore Chypre s’impose pour comprendre la dérive grecque.
En mai 2011, le Portugal conclut un accord avec le Fonds Monétaire International et l’Union européenne pour des prêts à hauteur de 78 milliards d’euros. En 2012, face à une situation de plus en plus difficile à supporter, l’Espagne se résout à un appel à l’aide et recevra 41 milliards d’euros. En 2013, c’est au tour de Chypre de de bénéficier d’un plan d’aide du FMI et de la zone euro à hauteur de 10 milliards, soit 60% de son Produit Intérieur Brut. Ces aides ont été assorties de conditions très difficiles qui ont pour point commun l’assouplissement du marché du travail. Ces réformes ont eu pour conséquence l’explosion du chômage, qui a notamment un niveau record de 27% en Espagne, et de la dette publique. Si aujourd’hui la situation est en train de s’améliorer en Espagne, au Portugal et à Chypre, pourquoi la Grèce déroge-t-elle à la règle ?
Premièrement, la Grèce est le pays qui a reçu la plus importante aide internationale avec en 2010 un premier accord conclu avec le Fonds Monétaire Internationale et l’Union européenne de 110 milliards d’euros, en 2012 des prêts des mêmes créanciers de 130 milliards d’euros ainsi qu’un effacement de la dette des banques privées à hauteur de 107 milliards. Mais plus que les autres, la Grèce est handicapée par l’ampleur de sa dette publique. Equivalent à 170% de son Produit Intérieur Brut, elle empêche le pays d’avancer, d’où la bataille acharnée du Premier ministre grec Alexis Tsipras pour échelonner la dette. Car la Grèce a fait au moins aussi bien que les autres pays en matière de réformes et, le poids de cette dette enlevée, est l’Etat d’Europe avec l’excédent budgétaire le plus important.