Des sources proches des différents dossiers ont rapporté l’intensification des discussions entre les superpuissances sur des projets de gazoducs géants via le Pakistan. Ce regain d’intérêt est dû aux perspectives qu’offre une possible prochaine levée des sanctions contre l’Iran.
Le pays le plus concerné par l’évolution de la situation est le Pakistan où l’annonce sur les sanctions contre la République islamique a été accueillie avec un grand sourire. Entre cette annonce et les récents contacts entre Kaboul et une délégation de talibans en vue de pourparlers de paix en Afghanistan, le Pakistan peut envisager de devenir une plaque tournante en Asie centrale. Et le premier axe sur lequel cette évolution pourrait se matérialiser est constitué par les projets d’autoroutes gazières reliant l’Asie Centrale au Moyen-Orient via le Pakistan. Nawabshah, proche du grand port de Karachi dans le sud du pays, se trouve à la conjonction du projet de gazoduc géant IP entre l’Iran et le Pakistan, dont la portion qui doit le relier les champs gaziers iraniens de South Pars est déjà achevé, et le projet de gazoduc récemment lancé par la Chine entre lui et le port pakistanais de Gwadar, proche de l’Iran, dans le cadre de l’ambitieux projet de corridor économique de Pékin qui doit relier l’ouest chinois au Moyen-Orient via le Pakistan. Ces projets offrent au Pakistan une issue vers la fin de ses problèmes énergétiques.
La Russie, pourtant historiquement plus proche de l’Inde, grande rivale du Pakistan qui se rapproche ces derniers temps des Etats-Unis, a manifesté son intérêt à soutenir le projet de gazoduc IP entre l’Iran et le Pakistan. La Russie et le Pakistan sont également en train de finaliser un accord prévoyant la construction par une filiale du géant russe Rostec d’un gazoduc reliant Karachi à Lahore, la grande ville de l’est pakistanais.