En retrait derrière la crise grecque qui monopolise l’attention des économistes et des investisseurs du monde entier, les pays émergents, en tête desquels la Chine, traversent des moments difficiles qui inquiètent de plus en plus les milieux d’affaires européens.
La BDI, la puissante fédération de l’industrie allemande, vient de reconnaître dans un communiqué à propos de la Chine que les entreprises allemandes avaient été surprises par les sursauts extrêmes sur les marchés boursiers bien qu’elles se soient préparées à un ralentissement de la croissance du pays. Et la Chine n’est que la première d’une longue liste de pays émergents dont la situation économique ne cesse de devenir préoccupante. Mardi dernier, l’agence Standard and Poor’s s’en est prise au Brésil en jugeant que la dette émise par le pays le rapprochait de plus en plus de la catégorie des placements « spéculatifs ». Les monnaies du Brésil, mais aussi du Mexique, de l’Afrique du Sud, de la Colombie et de la Turquie cotent à leurs plus bas niveaux depuis plusieurs années. Et en raison d’un accès de faiblesse du rouble, la banque centrale russe a fait savoir mercredi dernier qu’elle suspendait des achats controversés de devises étrangères, destinés à garnir ses réserves.
Pour de nombreux experts, une grande partie des difficultés de ces pays provient des glissades des cours des matières premières, qu’il s’agisse des hydrocarbures ou des métaux tels que le cuivre, qui pèsent lourd dans les exportations de nombreux émergents. Et la situation de plusieurs d’entre eux, ceux évoluant dans la sphère économique des Etats-Unis et les exportateurs d’hydrocarbures, devrait se compliquer davantage avec l’arrivée dans le jeu économique mondial de Cuba et de la République islamique d’Iran.