Allemagne : les migrants, une opportunité pour le marché de l’emploi en pénurie

allemagne-migrantsA l’heure actuelle, l’Allemagne accueille, chaque jour, des milliers de migrants. Ainsi, certains milieux économiques plaident pour qu’ils aient très rapidement accès au marché de l’emploi en pénurie de main d’œuvre. Toutefois, les décisions politiques allant dans ce sens tardent à être prises.

De l’avis d’Ulrich Grillo, président de la fédération des industries allemandes BDI, ces migrants sont une opportunité : « si nous arrivons à les intégrer rapidement dans le marché du travail, nous aiderons les réfugiés, et nous nous aiderons nous-mêmes », estimait-il il y a quelques jours. Au cours de cette année, l’Allemagne pourrait accueillir plus de 800 000 nouveaux arrivants. Ce pays constitue la première destination des milliers de migrants d’origine syrienne, afghane et érythréenne, qui foulent le sol européen. Il est également l’objectif des Kosovars et Albanais qui optent pour l’exode.

En même temps, il manque outre-rhin 140 000 ingénieurs, programmateurs et techniciens, d’après les chiffres de la fédération des employeurs BDA. Comme si cela ne suffisait pas, divers secteurs à l’instar de la santé, l’hôtellerie et l’artisanat sont à la recherche de ressources humaines. Ainsi, environ 40 000 places d’apprentissage pourraient demeurer vacantes en 2015. D’après les prévisions de l’institut Prognos, il y aura une pénurie, tous secteurs confondus, de 1,8 million de personnes en 2020 et de 3,9 millions de personnes en 2040 si la situation ne s’améliore pas. Dans ce contexte, l’arrivée de ces migrants s’apparente à de la manne. A en croire M. Grillo du BDI, nombre de ces migrants ont « de vraiment bonnes qualifications ». En plus, ils sont, pour la plupart, jeunes.

En Allemagne, un nombre croissant d’entreprises recrutent des étrangers. A ce propos, la chambre d’artisanat (HWK) dans la région d’Augsbourg en Bavière (sud) dispose d’un « conseiller interculturel d’orientation », qui a réussi à placer, depuis début 2015, 63 jeunes réfugiés en apprentissage. Toutefois, ces entreprises voudraient avoir des certitudes qu’un employé qu’elles embauchent ne quittera pas le territoire allemand dans de brefs délais. Pour l’heure, un réfugié ou un demandeur d’asile ne peut être recruté que dans le cas où aucun candidat allemand ne convient au poste visé.

Andreï Touabovitch

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