Ces derniers temps, nombre d’agressions d’extrême-droite prenant pour cible des réfugiés ont été enregistrés en ex-Allemagne de l’Est. Ce qui a remis à l’ordre du jour le débat autour de cette partie du territoire allemand, soupçonnée d’être plus raciste que le reste de l’Allemagne sur base de différences autant historiques que socio-économiques.
Actuellement, l’Allemagne, qui est confrontée à l’arrivée massive de migrants, s’attend désormais à enregistrer plus de 800 000 demandes d’asile en 2015. En même temps, les actes violents à l’instar d’agressions, incendies ou menaces contre les demandeurs d’asile ou les centres d’accueil pour réfugiés sont de plus en plus fréquents. Ce, particulièrement, dans l’Ex-RDA (Brandebourg, Mecklembourg-Poméranie occidentale, Saxe-Anhalt, Saxe et Thuringe). A ce propos, la localité d’Heidenau, située à proximité de Dresde en Saxe, a été le théâtre, au cours de l’avant-dernier week-end, d’affrontements entre forces de l’ordre et activistes d’extrême-droite. Ces derniers s’opposaient à l’ouverture d’un foyer pour réfugiés. En condamnant ces violences, certaines personnalités politiques n’ont pas hésité à accuser l’ex-RDA d’être plus raciste que le reste du territoire étant donné qu’il n’y a pas eu vraiment de dénazification après la seconde guerre mondiale. Dans les colonnes du journal Die Welt paru lundi, le ministre de l’Intérieur du Land de Rhénanie-Palatinat (ouest), Roger Lewentz, a rappelé que, « pendant des dizaines d’années », sous le régime fermé de la RDA, « les gens n’ont pas connu d’autres cultures ». Et d’ajouter : « vivre avec des gens issus de l’immigration doit s’apprendre ». En réaction, le président du parti de gauche radicale Die Linke de Thuringe, Bodo Ramelow, a insisté sur le fait que c’est « un problème qui concerne l’Allemagne dans son ensemble » avant d’appeler à « combattre collectivement ».
En 2014, l’ex-Allemagne de l’Est a été le périmètre de 47 % des violences racistes, a rapporté l’hebdomadaire Der Spiegel. Pourtant, seulement 16 % des réfugiés résident dans ses cinq Länder, où, également, ne vit que 17 % de la population. Au cours des six premiers mois de cette année, 42 des 202 attaques perpétrées contre des centres de réfugiés sur l’ensemble du territoire allemand ont eu lieu en Saxe.
Violences racistes : l’ex-Allemagne de l’Est suscite des inquiétudes
