La guérilla maoïste a intensifié son action depuis l’arrivée au poste de Premier ministre il y a 15 mois de Narendra Modi, dirigeant nationaliste hindou, au point d’être considérée aujourd’hui comme la principale menace à la sécurité intérieure.
L’insurrection des maoïstes a débuté il y a 40 ans environ à Naxalbari, un village de l’Etat du Bengale occidental quand des fermiers se sont rebellés contre des propriétaires terriens et a fait depuis 10 000 victimes. Les attaques maoïstes se sont multipliées ces dernières années. Depuis 2010, 2 866 personnes ont été tuées, dont 786 membres des forces de sécurité selon le ministère de l’Intérieur. Sur les quelque 2 000 civils tués, 921 ont été exécutés après avoir été accusés d’être des informateurs de la police. Aujourd’hui, avec environ 20 000 membres, la guérilla suscite plus que jamais la crainte des forces de sécurité et des habitants. L’appartenance au mouvement est passible d’une peine de prison, la rébellion étant classée étant classée organisation terroriste. Mais cela n’empêche par les villageois d’assister régulièrement, impuissants, à des raids des maoïstes sur leurs villages pour récolter des fonds, du bétail et inciter leurs jeunes à rejoindre leurs rangs.
Mais dans le même temps, les communautés tribales se méfient de l’attitude des gouvernements, ayant peu profité de la vente de terres riches en minerais eu bénéfice de grands groupes de raffinage ou de l’acier. Or, ces projets sont au cœur du programme du premier ministre pour réformer l’économie du pays. La forêt de Saranda, recèle 25% des réserves de minerai de fer de l’Inde et une dizaine de sociétés exploitent des mines dans la région. Or cette forêt se situe dans le Jharkland où les maoïstes ont obtenu une certaine adhésion en 2000 en promettant de protéger les Adivasis qui avaient été dépossédés de leurs terres et souffraient de la pollution des rivières.