Le cabinet de sécurité israélien a approuvé jeudi un durcissement de la législation ciblant les lanceurs de pierre contre les soldats et policiers en Israël, les forces de l’ordre étant désormais autorisées à les abattre même quand la vie d’une tierce personne est menacée.
Alors qu’elles n’étaient autorisées jusqu’alors à tirer à balle réelle contre les lanceurs de pierres que lorsque la vie d’un policier était menacée, les forces de l’ordre bénéficient dorénavant d’un élargissement de la législation. Cette autorisation s’accompagne aussi de peines beaucoup plus sévères contre toute personne lançant une pierre, qu’elle soit mineure ou majeure. Une ordonnance temporaire, qui restera en vigueur trois ans, fixe une peine plancher de quatre ans pour les adultes reconnus coupables d’avoir lancé des pierres ou d’autres objets.
Les parents de mineurs seront punis de lourdes amendes. Cette décision marque un peu plus la guerre déclarée la semaine dernière par le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu aux lanceurs de pierres et d’engins incendiaires après la mort le 13 septembre dernier d’Alexander Levlovitz, un israélien de 65 ans qui s’était tué en perdant le contrôle de son véhicule suite à un jet de pierre.
Mais la décision d’hier a été immédiatement contestée par des organisations de protection des droits de l’homme qui parlent d’une décision « immorale et illégale » qui ne s’attaque pas aux racines du problème entre palestiniens et israéliens. De plus, la définition particulièrement floue de la condition « quand la vie d’une tierce personne est menacée » risque d’alimenter encore plus le cycle de violences entre palestiniens et israéliens.
L’esplanade des mosquées, un des lieux saints de l’islam, a été la semaine passée le théâtre de violents affrontements durant trois jours. Malgré un calme apparent, Jérusalem est toujours sous tension. Et des affrontements entre palestiniens et forces de l’ordre israéliennes continuent de secouer la Cisjordanie occupée. Un palestinien a encore perdu la vie mercredi des suites de blessures lors des affrontements il y a une semaine à l’est de Naplouse qui ont fait 51 blessés palestiniens dont plusieurs par balles réelles.