La Russie et l’Ukraine sont parvenues hier vendredi à Bruxelles à un protocole d’accord sur les livraisons de gaz russe à l’Ukraine cet hiver à travers l’Europe. L’Ukraine, dépendante pour moitié du gaz russe pour sa consommation, voit ses besoins augmenter avec la saison froide.
L’accord s’ouvrirait dès le 1er octobre prochain et courrait jusqu’à la fin mars 2016. L’opération se fera entre l’opérateur gazier ukrainien Naftogaz et le russe Gazprom. L’Ukraine s’est engagée à « sécuriser le transport de gaz naturel via son territoire vers l’Union européenne, notamment en ajoutant 2 milliards de mètres cube de gaz » en octobre à ses réserves. L’Union européenne s’est engagée à faciliter le financement des achats ukrainiens, en particulier auprès d’institutions financières internationales comme la banque mondiale ou le Fonds Monétaire International, mais ne fournit pas de financements supplémentaires. Selon le communiqué de la Commission européenne, au moins 500 millions de dollars devraient être disponibles d’ici la fin de l’année. La Russie pour sa part a confirmé hier soir la baisse du prix du gaz vendu à l’Ukraine qui revient à un niveau comparable à celui appliqué aux pays voisins de l’Union européenne. La nouvelle formule déterminant les droits douaniers appliquée aux ventes de gaz russe revient selon les agences russes à une remise de 24.6 dollars pour 1 000 mètres-cubes. Le Russie renonce également à la clause qui prévoit l’achat et le paiement d’un volume minimal de gaz.
Selon l’Ukraine, l’accord conclu hier contribuera à la stabilisation économique du pays. Le gaz russe qui transite par l’Ukraine représente 15% de l’approvisionnement de l’Union européenne. Le prix du gaz est au centre d’une bataille que se livraient la Russie et l’Ukraine depuis l’arrivée au pouvoir de pro-occidentaux à Kiev début 2014. Les livraisons de gaz ont été une première fois interrompues pendant plusieurs mois en 2014. Un précédent accord provisoire avait permis d’assurer du gaz à l’Ukraine pendant l’hiver. Mais la guerre dans l’est de l’Ukraine, où des troupes russes combattent aux côtés de séparatistes locaux et qui a déjà fait 8 000 victimes, avait conduit à une nouvelle suspension qui remontait au 1er juillet dernier.