Amnesty International (AI) accuse dans un rapport publié hier lundi, les Unité de protection du peuple (YPG), organisation combattante des Kurdes syriens soutenue par les Etats-Unis, de s’être rendues coupables de violences assimilables à des crimes de guerre.
Selon AI, les combattants kurdes auraient contraint les habitants de plus d’une dizaine de villages repris à l’organisation de l’Etat islamique dans le nord de la Syrie, de fuir et incendié leurs maisons. Il s’agit essentiellement d’habitants non-Kurdes, soupçonnés de sympathies ou d’autres liens avec des membres de l’organisation terroriste EI ou d’autres groupes armés.
Des milliers de non-Kurdes auraient ainsi été contraints à prendre le chemin de l’exil, précisé Amnesty International dans son rapport de 38 pages, affirmant avoir enquêté dans 14 villes et villages des régions de Kobané et de Hassaké et interrogé 37 personnes victimes de ces exactions.
Des images satellites examinées par l’organisation non gouvernementale de défense des droits de l’Homme basée à Londres, révèlent par exemple que le village de Housseiniya, dans le nord-est de la Syrie, a été détruit à 94% entre juin 2014 et juin 2015.
Le rapport cite également le chef de la force kurde dénommé Asayish Ciwan Ibrahim qui reconnaît des cas de déplacements forcés. En revanche le porte-parole des YPG affirme que ces accusations étaient fausses et que les cas de destruction de maison répertoriés ne seraient que des cas isolés et en aucun cas une campagne organisée.
Les YPG, qui combattent actuellement le groupe Etat islamique, répondent de l’administration autonome kurde mise en place lorsque l’armée syrienne s’est retirée ou repliée dans ses bases de la quasi-totalité du nord-est du pays, à majorité kurde, en 2012. Ils sont une émanation du PKK (parti des Travailleurs du Kurdistan) turc. Depuis un an, ils constituent le relais le plus efficace au sol de la campagne aérienne des Etats-Unis et de leurs alliés contre les djihadistes de l’Etat islamique en Syrie.