L’Académie royale des sciences de Suède a décerné hier lundi le prix Nobel d’économie 2015 au professeur britannique Angus Deaton qui travaille et enseigne aux Etats-Unis pour son analyse de la consommation, de la pauvreté et de l’aide sociale.
Né à Edimbourg et enseignant à l’université américaine de Princeton depuis 1983, Angus Deaton a couvert un champ impressionnant de thématiques allant de la pauvreté à la santé, en passant par le bien-être et l’économétrie. Mais à l’heure où le débat sur les inégalités de richesse fait rage, ce sont ses travaux sur la pauvreté qui ont particulièrement retenu l’attention.
Justifiant son choix le jury explique dans un communiqué de presse, que Deaton a, plus que quiconque, amélioré la compréhension des choix individuels de consommation, laquelle compréhension est primordiale dans l’élaboration des politiques économiques qui réduisent la pauvreté.
Son dernier livre, « La grande évasion : santé, richesse, et origine des inégalités », souligne que ce sont des politiques volontaristes qui ont aidé à diminuer le nombre de pauvres dans le monde mais insiste sur le fait c’est une intervention de l’Etat qui est la plus à même d’améliorer le sort des déshérités plutôt qu’une croissance du Produit Intérieur Brut. La croissance ne servirait essentiellement qu’à fournir à l’autorité publique les fonds nécessaires pour faire sortir les pauvres de leur situation.
Le comité du prix Nobel d’économie affirme qu’Angus Deaton a contribué à « transformer les champs de la microéconomie, de la macroéconomie et de l’économie de développement ». Angus Deaton remporte un million de dollars et succède au français Jean Tirole qui avait obtenu l’an dernier le Noble d’économie pour son analyse de la régulation des marchés.